Trente mille chrétiens évangéliques ont participé à une marche pour la paix, dimanche dernier dans l'État du Chiapas, au Mexique. Un rassemblement organisé par l’église Jesús es El Camino en réponse à l'escalade de violences visant les évangéliques dans le nord de l'Etat.
Dimanche dernier, dans la ville de Tuxtla Gutiérrez au Mexique, s’est tenu une marche pour la paix organisée par le pasteur José Pérez Pardo, de l’église Jesús es El Camino (Jésus est le chemin en français NDLR).
Selon le pasteur, la marche était une réponse à la persistance de la violence notamment à l'égard des chrétiens indigènes évangéliques. Evangelical Focus rappelle les nombreux épisodes d’intolérance religieuse qu’ont connus les chrétiens évangéliques dans l'Etat du Chiapas.
En 2019, le quotidien évoquait la détention pendant près de 24 heures, de douze évangéliques qui avaient refusé de contribuer à une fête religieuse catholique dans le district local de la municipalité de Zinacantán.
En 2021, Evangelical Focus mentionnait également la destruction de cinq maisons appartenant à des évangéliques par les autorités locales et les catholiques traditionalistes de la municipalité de Mitzitón. Selon le site d'information, depuis 1982, environ 180 maisons de famille évangéliques ont été détruites rien que dans cette municipalité.
Le Mexique est classé 38e dans l’Index Mondial de Persécution des chrétiens 2023 de l’ONG Portes Ouvertes qui indique que si le pays est en majorité catholique, la persécution contre les chrétiens et toutefois en augmentation. Selon l'organisation, ils "sont perçus comme une menace à la criminalité ambiante puisqu’ils n’obéissent pas aux exigences des groupes armés." L’État du Chiapas connaît notamment, une "violation des droits des chrétiens au sein des communautés indigènes".
La marche, qui a rassemblé diverses ethnies dont les Tzotzil et les Chol, avait également pour but de demander à Dieu de conduire les dirigeants du gouvernement.
Le pasteur José Pérez Pardo a souligné que cette manifestation était aussi une manière de rendre gloire à Dieu pour la paix que connaît l’Etat depuis le mouvement zapatiste de 1994 (mouvement qui s’est emparé de plusieurs villes du Chiapas en déclarant la guerre au gouvernement pour défendre l’autonomie des peuples indigènes NDLR).
Mélanie Boukorras